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30 mars 2022 / Temps de lecture : 3 minutes

Du 28 janvier au 27 février 2022, le Studio Artera organise sa toute première exposition intitulée Close-up sous le commissariat d’Elora Weill-Engerer, curatrice et critique d’art.
Dans l’univers intimiste d’un appartement showroom, l’exposition réunit une sélection d’oeuvres récentes de quatre artistes de l’agence : Béatrice Bissara, Adeline Care, Romain Lalire et Vincent Marcq.


Le « Close-Up » est une technique utilisée en prestidigitation pour désigner une manipulation effectuée au plus près du regard des spectateurs. Cette micro-magie ne puise pas la force de son effet dans la multiplication des objets de l’attention mais dans la complicité qu’elle développe avec le public. L’ « efficace » de l’œuvre - selon le terme employé par les premiers critiques d’art du XVIIIe siècle - serait dès lors à situer dans la tension entre la mise à nu, prétendue, de ce qui est donné à voir et la maîtrise technique de l’artiste, oubliée partiellement en tant que telle. Sincère supercherie, donc, à laquelle le regard adhère néanmoins de son plein gré. L’analogie de l’art et de la magie, - au-delà d’une certaine « magie de l’art » exprimant un état rebelle à l’analyse -, serait à chercher du côté de la croyance. « Je crois parce que c’est absurde » selon la formule de Saint-Augustin.


Le « Close-up » désigne également dans le cinéma un cadrage serré au niveau du buste ou du visage pour mettre en exergue l’émotion provoquée chez le personnage : est mis, littéralement, sous les yeux l’effet indiscutable de ce qui échappe à l’entendement et que l’on ne peut dès lors que croire. C’est autour de cette question de l’effet que les liens de l’art et de la magie se nouent : l’artiste libéré des carcans classiques des seules règles du « bel objet » fait de l’action de l’œuvre sur le sujet un critère d’appréciation en soi. Les premiers objets d’art de civilisations dites archaïques ne tiraient pas leur valeur de la beauté mais de leur efficacité magique, leur action effective. Il y aurait ainsi un sens à voir dans les effets possibles sur le spectateur un champ commun à l’artiste et au magicien : impression, illusion, surprise, voire hypnose, extase, stupeur. Première exposition du Studio Artera, Close-up est l’occasion de mettre en regard quatre des artistes du studio autour de l’effet intime pouvant être induit par certaines formes de prestidigitations.

Elora Weill-Engerer
Commissaire de l’exposition

L’ILLUSIONNISTE
Le geste magique de Romain Lalire est une série de photographies destinées à être animées en réalité augmentée. Présentés au plus près du regard, les tours d’escamotage fascinent par la répétition de l’acte et par sa manipulation numérique, semant le doute sur ce qui est réellement donné à voir.

Romain Lalire, Geste 2, Série Le geste magique

LA SPIRITE
À travers les Livres-murmures ou le dispositif cinétique Horus, Béatrice Bissara cherche à faire de l’expérience artistique un moment de connexion quasi chamanique entre l’œuvre et le spectateur. L’effet doit être celui d’un état de conscience élargie, fondé sur les principes de synesthésie et d’harmonie : des voix s’entendent, des visions apparaissent.

Béatrice Bissara, "Oscillation intérieure - Horus#1"

LA SYBILLE
À flanc de montagne ou à l’orée d’une grotte, les figures d’Adeline Care sont au bord de la transformation, dans ce moment liminaire qui précède leur mutation. L’eau, le soufre, le feu, constituent un décor irréel et pourtant naturel à la scène photographiée, éléments annonciateurs ou révélateurs d’un phénomène qui défie la logique.

Adeline Care, Jogà

L’ENCHANTEUR
Désertées de toute présence humaine, les photographies de Vincent Marcq sont pourtant « habitées », dans le sens à la fois social et fantomatique que ce terme peut
convoquer. Interrogant les liens entre l’architecture et l’intime, les espaces aux coloris chatoyants sont envoûtés, comme si la banalité apparente des lieux dissimulait quelques traces d’un récit extraordinaire.

Vincent Marcq, Outside

A PROPOS DU STUDIO ARTERA
Co-fondée par Mathilde Soubie et Giuliano Saldicco, réunis par leur passion profonde pour les arts visuels, l’agence Studio Artera est née du constat d’un manque de proximité entre les artistes et le grand public. Souhaitant tisser des liens entre ces différents d’acteurs, l’agence propose un accompagnement personnalisé à ses sept artistes. Le spectre proposé s’étend de l’exposition et de la vente d’œuvres aux collaborations avec les entreprises, en passant par la mise en place de projets dans l’espace public. Motivés par la création de passerelles multiples entre la création artistique et le grand public, Mathilde Soubie et Giuliano Saldicco ont à cœur d’ouvrir au plus grand nombre les univers passionnants et audacieux de leurs artistes.

A PROPOS D’ELORA WEILL-ENGERER
Critique d’art et commissaire d’exposition

Passée par la classe préparatoire littéraire, Elora Weill-Engerer est diplômée de l’École du Louvre et de Paris IV – Sorbonne en art contemporain et muséologie. Critique d’art et commissaire d’exposition indépendante, elle est chercheuse en histoire de l’art et art contemporain. Elora Weill-Engerer est l’auteure de textes d’exposition et d’articles pour plusieurs revues, galeries et ouvrages sur les pratiques artistiques contemporaines. Avec un goût particulier pour l’art à la frontière de l’abstraction et de la figuration, elle accorde une grande importance à la cohérence de l’œuvre d’un artiste et à la sincérité de sa pratique. Ses axes de recherches englobent également l’art tsigane contemporain, les nouveaux objets picturaux et les minimalistes.

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